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Photo bannière : Marsilea quadrifolia, L. 1753, la Marsilée à quatre feuilles (Polypodiopsida, Polypodiidae, Salviniales, Marsileaceae).

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mercredi 21 mars 2018

Sortie en forêt de Chaux.

        La première sortie de l'année 2018...Rendez-vous 10h, deuxième colonne en Forêt de Chaux. Louis, garde forestier à la retraite, connaissant bien les lieux, sera notre guide, afin d'appréhender la géologie, l'histoire et bien sûr la gestion de cette forêt, donc vaste programme...

Le petit groupe entourant Louis au carrefour de la deuxième colonne,
avec à l'arrière plan une des maisons forestières.

Louis devant un plan de la forêt de Chaux.
En vert très pâle la zone domaniale, le reste étant composé de zones communales
 et de quelques propriétés privées


Origine du nom  

        Le terme de Chaux, contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, est sans rapport avec le calcaire, inexistant sur le site, ou la chaux (oxyde de calcium) ; chaux serait un dérivé de "calm", mot celtique, voire pré-celtique pour certains, de "calmis" pour d'autres, termes désignant une terre inculte avec peu d'humus, couverte d'herbe, ne pouvant être labourée car trop pierreuse et sèche, ou au contraire plus ou moins marécageuse, mais pouvant servir cependant de pacage.


 Situation de la forêt de Chaux  

            Cette vaste forêt située à l'est de Dole, à une altitude située entre 205 et 270 m, de 28 km de long sur 16 km de large, soit pratiquement 20 500 hectares, la deuxième plus importante forêt de feuillus de France, est essentiellement domaniale (environ 13000 ha, centraux) le reste étant réparti en forêts communales et quelques parcelles privées. Autour de cette forêt se sont développés 36 villages. La forêt de Chaux est entourée de deux rivières, la Loue et le Doubs. Le massif est traversé essentiellement d'est en ouest par la Tanche, ruisseau qui se jette dans la Clauge, affluent du Doubs ; une partie d'un dense réseau de petits ruisseaux souvent temporaires les alimente, l'autre partie confluant directement avec le Doubs ou la Loue.
   La richesse écologique des zones humides forestières a permis de classer 1900 ha en site Natura 2000.


La géologie et la composition des sols

      Il y a 4 000 000 d'années, au Pliocène, avant l'ouverture du fossé rhénan, l'Aar (actuellement affluent du Rhin et coulant en Suisse) et le Rhin confluaient avec le Doubs pour former l'Aar-Doubs  qui se déversait en un delta dans le Lac bressan, peu profond, long d'environ 350 km, large de 40 à 60 km, dont les eaux étaient retenues par un verrou glaciaire au niveau du Tricastin ; ces eaux s'évacuaient ensuite vers la "Méditerranée". La forêt de Chaux correspond à l'emplace-ment du delta de L'Aar-Doubs.

Pour repère, échelle des temps géologiques simplifiée.
( L'Humanité apparait il y a 7 millions d'années, la bipédie vers 3, 5 millions d'années et Homo sapiens seulement il y a 315 000 ans )

Échelle des temps géologiques
ÈRES Systèmes Sous-systèmes Étages Début de la période
(millions d'années)
QUATERNAIRE Antropogène Holocène 0,01 ( = 10 000 ans)
Pléistocène 1,9
CÉNOZOÏQUE
( TERTIAIRE)
Nèogène Pliocène Plaisancien 3,4
Zancléien 5,3
Miocène Messinien = Pontien 7
Tortionien 11
Serravalien 14,5
Langhien 16
Burdigalien 20
Aquitanien 23,5
Paléogène (Nummulitique) Oligocène 34
Éocène 53
Paléocène 65
MÉZOZOÏQUE
(SECONDAIRE)
Crétacé 135
Jurassique 203
Trias 250
PALÉOZOÏQUE
(PRIMAIRE)
540
ARCHÉOZOÏQUE
(PRÉCAMBRIEN)
3800
HADÉEN 4550

      Le sous-sol est constitué essentiellement (jusqu'à 60 m d'épaisseur environ) d'un ensemble de cailloutis arrondis non calcaires, charriés par l'Aar-Doubs, composés de granits, quartzites, radiolarites..., (les radiolarites* attestent de l'origine essentiellement alpine), englobés dans un sable à fortes variations locales, sans argile et très perméable ; il est surmonté d'argile et de limons (épaisseur variable de 0 à 15 m) d'origine fluvio-lacustre pour certains, d'origine éolienne pour d'autres ; cette couche superficielle est peu perméable et l'eau y circule très lentement ; les cailloutis n'affleurent que sur les pentes et au fond des vallons.
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* les radiolarites sont des roches sédimentaires fines siliceuses, formées en grande profondeur (> 4000 m) par accumulation de squelettes siliceux de Radiolaires, organismes planctoniques unicellulaires ; au niveau des affleurements, les zones rouges sont riches en fer ferrique Fe3+, et les zones vertes en fer ferreux Fe2+. __________________________________________________________________________________

      Le relief très peu marqué, les zones dites de "platières" présentent un défaut marqué de drainage avec un net engorgement ; les deux types de sols les plus rencontrés sont les sols bruns, souvent délavés, et surtout les pseudo-gleys.

Georges Plaisance
     Un homme a particulièrement bien étudié les sols de la forêt de Chaux qui conditionnent l'hydrologie souterraine et de surface : Georges Plaisance (Vesoul 1910- Dijon 1998), officier des Eaux et Forêts, à la tête de l'Inspection des Eaux et Forêts de Dole de 1943 à 1966, puis responsable du Service Régional d'Aménagement Forestier à la Direction Régionale de l'Agriculture de Bourgogne jusqu'en 1968 ; une de ses nombreuses publications " les sols à marbrures de la forêt de Chaux " en 1965 reste une référence.
     Ces sols à marbrures, parfois appelés sols à simili-gley, pseudo-gley, sont caractérisés par la présence d'une nappe d'eau temporaire à faible profondeur, à oscillations saisonnières ; ces sols où dominent les éléments fins  sont compacts, pauvres en substances fertilisantes (potassium, phosphore, calcium..) ; l'engorgement provoque des phénomènes d'anaérobiose et de réduction du fer, défavorables aux végétaux ; en été le milieu devient souvent trop sec.
   
Louis à la tarière pédologique.

À l'extrémité de la tarière pédologique :
pseudo-gley à 75 cm de profondeur environ : par exposition à l'air, le sol devient tacheté
de roux, jaune-orange, en raison de l'oxydation du fer présent.


La forêt de Chaux et l'évolution de son exploitation
 
       En dehors du fait d'être très vaste et de donner la sensation d'être inépuisable, la forêt de Chaux posséde un certain nombre d'autres atouts : côté Loue, des alluvions riches en sable siliceux indispensable à la fabrication du verre et côté Doubs des alluvions riches en argile pouvant être utilisées pour la fabrication de briques réfractaires afin d'édifier des fours ; ceci a permis en 1195 la sédentarisation de verriers (jusqu'alors itinérants) à la "vieille verrière" à 4 km de La Vieille Loye ; sur place ils trouvaient en quantité bois de chauffe, de construction, de la potasse pour abaisser le point de fusion ( la cendre de hêtre est riche en potasse ), des saules pour le transport des bouteilles, des fougères pour leur emballage...; un certain nombre de familles de bûcherons, charbonniers, laveurs d'écorces, forgerons suivirent ; "on naissait, vivait, se mariait et mourait dans la forêt".
  
      Les habitants de la forêt et des villages, sous le régime des comtes de Bourgogne possédaient certains droits :
          - droit de pâturage en forêt pour le bétail : au XVIIème siècle 120 000 bovins, 20 000 à 40 000 porcs ( forte consommation de viande salée à l'époque) entrèrent en forêt, consommant herbe, brindilles, feuilles, glands ; la fumure naturelle était en contre-partie le seul élément favorable ;
          - droit de prendre des bois vifs pour leurs habitats, des bois morts pour leur affouage (chauffage), d'où un aspect torturé de la forêt avec des arbres plus ou moins mutilés ;
         
       Puis vint le temps de la conquête de la Franche-Comté par les Français, du Traité de Nimègues en 1678, sous Louis XIV ; la forêt de Chaux intègre alors le domaine royal dont l'ordonnance de 1669, sous l'impulsion de Colbert, établissait déjà la nouvelle administration des forêts.
       La forêt de Chaux est à cette époque déjà très dégradée, peuplée essentiellement de chênes et de hêtres, mais de nombreux vides existent ( en 1698, 1000 arpents = 410 ha ).

L'état dégradé de la forêt de Chaux en 1720 :
les vides et enclaves sont nombreux, dont ceux de " La Vieille Loye" et de "l'Ancienne Verrerie".

    Cette dégradation va encore s'aggraver : en plus des verreries (15000 stères / an), les forges de Fraisans, installées dès 1365 et  rebâties en 1670, prennent de l'essor (58000 st / an), les forges de Rans ( 20 000 st / an ) : fabrication d'encres de marine, de canons, de boulets ; en 1776 la forêt de Chaux est affectée à la toute récente saline d'Arc-et-Senans ( architecte Claude-Nicolas Ledoux, 1736-1806 ) et alors réorganisée en seize triages orientés nord-sud et de part et d'autre d'une artère centrale, le "Grand Contour", orientée est-ouest ; les routes perpendiculaires au "Grand Contour" sont nommées sommières ; cette configuration facilite la vidange des bois ; ces nouvelles salines importaient la saumure par aqueduc (21 km) des anciennes salines de Salins-les-Bains qui dataient du XIIIème siècle et avaient alors épuisé les bois alentours ; cette saumure chauffée dans des bassins fournissait le sel après évaporation (consommation : 16 000 st /an).
    Les besoins en bois de chauffage des habitants des villages en périphérie sont de plus en plus importants, environ 44 000 stères / an, ainsi que ceux de la ville de Dole 18 000 st / an.
 
Plan manuscrit de 1750 de la Forêt de Chaux, de l'emplacement de la Saline, du bâtiment de Graduation,
du canal et des routes en projet  dans cette forêt pour le service de la Saline.

              Et c'est sans compter les besoins militaires en bois pour la Marine,  la construction navale étant grande consommatrice de bois : au milieu du XVIIIème siècle, la Marine royale est dans un piètre état, contrecoup de la Fronde et seulement quelques vaisseaux peuvent affronter la haute mer ; Colbert réorganisa toute la filière : la sylviculture du chêne pour la structure, des résineux (forêt de Joux) pour la mâture, les ponts et les bordés (bien droits, moins lourds -ce qui permet d'abaisser le centre de gravité des navires-) découlera  directement des besoins de la marine  (4 000 chênes pouvaient être nécessaires à la fabrication d'un grand vaisseau). En 1692, la Marine royale disposera de 110 vaisseaux de ligne et 690 bâtiments de soutien, l'ensemble armé de 14670 canons ; sans forêt forte il ne pouvait y avoir de marine puissante...
            Afin d'atteindre une plus grande solidité, les charpentiers de marine utilisaient des chênes souvent pré-courbés par la nature, parfois difformes, fournissant  les plus belles courbes, les plus beaux "genoux" (partie la plus coudée) ; ces bois "tors" étaient très recherchés ; les arbres gélivés sont inutilisables (les gélivures sont dues à un retrait au gel ; plus de 20 % des chênes peuvent être atteints, ceci particulièrement en milieu humide comme en forêt de Chaux). Pour ne transporter que le bois utile, les troncs étaient équarris ou dégrossis sur place en forêt.
          
Arbres avec exemples d'éléments pour la construction navale fin XVIIIème siècle.

Gélivure sur chêne pédonculé.
  
        Ces troncs sont transportés jusqu'aux ports de Chamblay sur la Loue, Crissey, Falletans sur le Doubs ; des radeaux constitués de longs bois de résineux permettaient le transport des "chênes courbants", non flottables, que des radeliers dirigeront sur la Loue, la Doubs, la Saône puis le Rhône aux périodes des crues de printemps et d'automne ; cette activté déclinera avec l'arrivée du chemin de fer, le dernier radeau en partance de Chamblay eût lieu en 1901.
         En 1824, sous Charles X, projet de placer huit bornes afin de faciliter le repérage des triages ; l'architecte Champonnois l'aîné les réalisa sous forme de colonnes "doriques" en pierre (carrière de Courtefontaine), de 5 mètres de haut et 1,15 m de diamètre à la base ; au nombre de huit, elles seront érigées en 1826, la première à l'ouest (côté Dole) et la huitième vers Fourg et Fraisans : ce sont les colonnes-guidon.

Carte de situation actuelle, localisant les colonnes.

        Sur le chapiteau : sont gravées les lettres E et O pour indiquer ces points cardinaux ; sur les deux autres côtés, les noms des villages situés à l’extrémité des routes perpendiculaires au "Grand Contour" ; chaque colonne repose sur une espèce de grille en bois de chêne qui se situe à une profondeur d'un mètre cinquante et qui retient des blocs de calcaire ; les tambours de pierre sont simplement posés les uns sur les autres ; la 7e colonne fut supprimée en 1941 (gênante et dangereuse pour la circulation) ; une "légende" affirme qu'elle eût été démontée et emportée par les soldats allemands lors de la Seconde Guerre mondiale..
   
La deuxième colonne (notre lieu de rendez-vous)

Chapiteau de la deuxième colonne avec comme inscriptions visibles de ce côté :
BELMONT (indique la direction du village), 2, 16 les directions de ces triages.

           Au début du XIXème siècle, environ 600 personnes vivaient en forêt de Chaux ; avec la révolution industrielle et l'extraction de plus en plus importante de la  houille, elle perdra son rôle de fournisseur d'énergie industrielle.
          Entre 1859 et 1885, les cantonnements qui ont donnés naissance aux forêts communales ont réduit la surface de la forêt domaniale de 19 562 ha à 12 498 ha.
          Entre 1872 et 1883 des régénérations ont, pour la plupart donné naissance aux futaies de hêtres.
          Au XIXème siècle construction d'une dizaine de maisons forestières, à l'origine habitées par les gardes forestiers et leur famille, aujourd'hui louées pour la plupart aux adjudicataires de lots de chasse.

Maison forestière de Falletans.
   
          À partir du début du XXème siècle, la forêt de Chaux devient essentiellement productrice de bois de chauffage, de bois d’œuvre, de bois pour les traverses de chemin de fer...; les derniers habitants sont partis en 1942.
          Après la seconde guerre mondiale,  Georges Plaisance trouve une forêt en mauvais état suite à une surexploitation de plus d'un siècle et demi ; sa gestion marque profondément la forêt de Chaux qui devient un terrain d'expérimenta-tions sylvicoles bousculant les idées reçues : il s'attachera à relancer la conversion en futaies de cette forêt au sol très pauvre et apportera des solutions originales :
                * diversification forestière, avec plantation de nouvelles essences : chêne rouge, sapin de Vancouver, thuya, Douglas, tulipier de Virginie, pin Weymouth ;
                * doublement de surface des pépinières domaniales, certaines devenant de "arboretums" ;
                * utilisation d'espèces adaptées pour la valorisation des zones difficiles à excès d'humidité ;
                * boisement des zones vides en particulier les landes à molinie, en utilisant des espèces rustiques : chêne rouge, pin sylvestre ;
                * relevé des couverts sur les semis de hêtres, par élagage des branches basses des arbres de futaies ;
                * semis directs de chênes rouges ;
                * amélioration des sols par apports d'engrais et de fumier ;
                * expérimentation sur un système de drainage : après son étude approfondie des sols aux caractéristiques ingrates, il cherche à les assainir par des travaux de drainage à grande échelle : la quasi totalité des cours d'eau temporaires sont rectifiés, curés et les autres canalisés.

L'ONF et la gestion de la forêt de Chaux aujourd'hui :

          En 1964, sous le général De Gaulle et son  ministre de l'Agriculture Edgard Pisani, l'administration des Eaux et Forêt qui, depuis le XVIIème siècle, assurait la gestion des forêts royales et domaniales, devient l'établissement public industriel et commercial de l'Office National des Forêts,  par la loi du 23 décembre 1964 et le décret du 1er janvier 1966.
     
          Aujourd'hui l'ONF se doit d'avoir une gestion multi fonctionnelle de la forêt de Chaux :
              * la gestion de la production forestière avec la mobilisation des bois mis en marché :
                   - sylviculture traditionnelle utilisant la méthode du "taillis sous futaie" avec deux strates et deux modes de croissance différents : les brins de taillis (hêtres par exemple) , basés sur la capacité des arbres à rejetter quand on les coupe (production de rejets à partir des souches) et les arbres dits "de franc-pied" (appelés "réserves", chênes, généralement) ceux-ci étant d'âges et de dimensions différents ; à chaque "rotation" (généralement tous les 25 ans), le taillis est intégralement coupé (ce qui permet à la lumière de pénétrer jusqu'au sol ), ainsi qu'un certain nombre d'arbres de franc-pied, dans chaque catégorie de diamètre selon ce que l'on appelle un "plan de balivage" ; inconvénient : si le taillis est trop vigoureux, les semis ne survivent pa, ce qui crée un déséquilibre ; cette méthode de sylviculture a tendance à être abandonnée ;
                   - sylviculture en régime de futaie régulière : les arbres de franc-pied sont issus d'une graine plantée : une seule espèce d'arbre, tous les arbres du même âge, arbres généralement de qualité et une plus grande facilité d'exploitation ; mais risque de modification des sols, brusque perturbation de l'écosystème forestier et de ses paysages lors de l'abattage des arbres semenciers ;
                  - sylviculture en futaie irrégulière, dite aussi futaie jardinée : arbres d'âge, de taille, voire d'essences très différents ; la récolte des arbres à maturité bouleverse beaucoup moins le paysage forestier, donc aspect esthétique plus agréable avec une certaine diversité qui permet de satisfaire différents secteurs de transformation du bois ; mais la gestion est beaucoup plus complexe : les jeunes plants issus de semis doivent supporter la zone d'ombre des arbres de franc-pied voisins, un déficit en certaine classe de diamètre peur remettre en cause l'équilibre et la pérennité du peuplement.
 
              *  la protection et la préservation des espaces et des espèces, avec deux réserves biologiques intégrales ( sans intervention humaine), et une réserve biologique dirigée (préservation et maintien d'écosystème particulier : la Clauge et ses aulnaies alluviales résiduelles) ;
                1900 ha sont en zone Natura 2000 avec pour but de préserver la biodiversité tout en maintenant certaines activités.
              * la gestion de la fonction sociale de la forêt, avec divers aménagements pour les loisirs en fonction des aspirations de la population (voies VTT par exemple), tout en les maintenant dans le cadre d'une règlementation.
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         Suite au travail de Georges Plaisance qui chercha à assainir les sols aux caractéristiques ingrates par des travaux de drainage à grande échelle, la quasi totalité des cours d'eau temporaires avaient été rectifiés, curés et les autres canalisés ; le résultat aujourd'hui est assez satisfaisant...
        Cependant, force est de constater que cette dynamique accélérée des écoulements n'est pas sans inconvénients :
           - une réserve d'eau trop faible en période sèche cause depuis plusieurs années des pertes parmi les essences d'arbres à gros besoins en eau, particulièrement chênes pédonculés et hêtres, avec un gros risque d'accentuation si le réchauffement climatique se précise .
           - augmentation des crues en aval du massif par cette forte accélération de la dynamique des eaux ;
           - un risque de disparition de certaines espèces, dont Austropotamobius pallipes, l'Écrevisse à pieds blancs, emblématique, mais en très forte régression ;

         Sur le constat de l'UMR de Chrono Environnement de l'Université de Franche-Comté (publié en 2003), l'ONF et l'Université de Franche-Comté, en étroite collaboration ont conçu un projet de recréer les méandres antérieurs au drainage  en posant des barrages étanches sur les lits rectilignes et en obstruant les fossés d'assainissement latéraux, ceci sur un périmètre limité à quatre affluents de la Clauge amont ; les résultats obtenus très encourageants remettent partiellement en question le caractère nuisible des nappes des sols tel qu'on le concevait dans les années 1950 ;  mais il n'est pas question de généraliser ce reméandrement ; il doit essentiellement concerner les vallons forestiers à haute valeur patrimoniale, sans remettre en cause le très bon travail d'assainissement des zones de platières.

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             La gestion de la forêt de Chaux est très complexe, et l'apparition de nouveaux outils d'exploitation laissent présager des évolutions importantes. La demande change également, avec de nouveaux marchés comme ceux que développent les unités de production d'énergie à usage urbain consommant du bois; seul le renouvellement de la ressource reste toujours très lent (minimum 150 ans pour un chêne)
             Et c'est sans compter avec les problèmes qui risquent de survenir avec l'évolution climatique ; de nouvelles essences comme le Pin sylvestre pourraient se développer au détriment du chêne...

Les habitats phytosociologiques de la forêt de Chaux selon l'INPN
        (Inventaire National du Patrimoine Naturel)

          La forêt de la Chaux est riche d'une mosaïque de huit habitats forestiers :
                        * la chênaie sessiliflore-boulaie subcontinentale à Luzule blanche : sur les versants bien exposés où affleure le cailloutis, zones sèches (xériques) et très acides ; Quercus petraea, le chêne sessile ou chêne rouvre, Betula, les bouleaux, avec au sol des coussinets de Leucobryum glaucum, Bryophyte de sols acides ;
                         * la hêtraie-chênaie-(charmaie) médio-européenne acidophile à Luzule des bois et Luzule blanche : se développe sur les sols limoneux engorgés en hiver et au printemps, pauvres en éléments nutritifs (oligotrophes) et couvre de larges surfaces du massif ; futaies mélangées de chênes et de hêtre principalement ; au sol, Luzula sylvatica, la Luzule des bois, Luzula nivea, la Luzule blanche ;
                         * la hêtraie-chênaie-charmaie médio-européenne mésotrophe à Pâturin de Chaix : en bordure de vallons, lorsque le sol s'enrichit en sels minéraux, relayant la chênaie-hêtraie acidophile ; au sol Poa chaixii, le Pâturin de Chaix (Poaceae) ;
                         * la chênaie pédonculée-boulaie : sur les zones les plus engorgées des plateaux au nord-est du massif essentiellement : Quercus robur , le Chêne pédonculé (Fabaceae), Betula pendula, le Bouleau verruqueux (Betulaceae), Aulnus sp. (Betulaceae), avec au sol de la Molinie  (Poaceae) ; ces espaces sont très souvent des recolonisations d'anciens vides laissés par la surexploitation des siècles passés ; certaines zones ont résisté aux tentatives de boisements ;
                         * la chênaie pédonculée à Pâturin de Chaix et crin végétal : dans les fonds de vallons bien alimentés en eau ; couvre de grandes surface dans la vallée de la Cauge, avec exubérance du "crin végétal" ou "herbe à matelas" ;
                         * le chenal parsemé d'îles sableuses de la Clauge : acueille une aulnaie alluviale à fougères ;
                         * les aulnaies marécageuses très diversifiées qui s'insèrent dans tout le système hydrographique : bien développées en bordure de la vallée de la Clauge, des Doulonnes et dans toute une série de vallons marécageux donnant sur la vallée du Doubs ; abritent Thelypteris palustris, la Fougères des marais (Thelupteridaceae)...;
                         * la partie est (forêts de Fourg et de Liesle) correspondant à la bordure calcaire du Jura : hêtraies neutrophiles ou hêtraie-chênaies ; flore herbacée diversifiée avec quelques espèces remarquables, comme le Lys martagon, l'Isopyre faux-pygamon.

         Cette classification n'est pas la seule possible....

Richesse de la faune et de la flore en forêt de Chaux

Les cours d'eaux, important facteur de diversification des milieux

           La qualité des eaux y est optimale ; présence d'espèces protégées comme Cottus gobbio, le Chabot, Lampetra planeri (Agnathe), la Lamproie de Planer, Austopotamobius palipes, l'Écrevisse à pieds blancs ; ces ruisseaux abritent la plus belle population franc-comtoise de Salamandra salamandra, la Salamandre tachetée.
          Les nombreux petits ruisseaux temporaires sont le  royaume de riches peuplements d'Hépatica nobilis, l'Anémone hépatique ; Phalaris arundinacea, la Baldingère faux-roseau (Poaceae) est bien présente, ainsi que Osmunda régalis, l'Osmonde royale (Osmundaceae).

Osmunda regalis.
L'Osmonde royale (Osmundaceae).
(photo prise antérieurement)

Peu de fleurs lors de cette journée, seule Anemone nemorosa (Ranunculaceae),
 l'Anémone sylvie était bien présente.

La faune de la forêt

            La forêt de Chaux possède de vieux arbres avec des cavités propices à l'installation de plusieurs espèces de pics (famille des Picidae) dont Picus canus, le Pic cendré, surtout dans les vieux hêtres, Dryocopus martius, le Pic noir, Dendrocopus medius, le Pic mar, principalement dans les vieux chênes et les charmes ; présence également de Jynx torquilla, le Torcol fourmilier (Picidae).
          En 2012, Ciconia nigra, la Cigogne noire a niché en forêt de Chaux après plus de 35 ans d'absence ;
          Présence également d'Accipitridae dont Hieraaetus pennatus, l'Aigle botté, Circus cyaneus, le Busard Saint-Martin, Milvus migrans, le Milan noir et Milvus milvus, le Milan royal ; il est possible de rencontrer Caprimulgus europaeus, l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgidae) et Lanius collurio, la Pie-Grièche écorcheur (Laniidae) ; Tetrastes bonasia, la Gélinote des bois (Phasianidae) a été recensée pour la dernière fois en 1995.
     

Le problème particulier du Cerf élaphe, Cervus elaphus (Cervidae)

       Le cerf est présent en forêt de Chaux depuis fort longtemps (- 10 000 ans au Magdalénien), sa présence est certaine au XVIIIème siècle, puis ensuite les observations sont clairsemées, ce qui laisse à penser que la population peine à s'étoffer...La "réintroduction" est projetée en 1953 par le Conservateur des Eaux et Forêts et des lâchers furent organisés par la Fédération Départementale des Chasseurs entre 1955 et 1958, puis entre 1970 et 1971, avec au total 21 mâles et 20 femelles provenant de Chambord, de La Petite-Pierre et d'Allemagne ; la bonne adaptation de ceux-ci permet une bonne évolution de la population qui est estimée à 350 têtes en 1985. 
     Si les cerfs apportent une magie supplémentaire à la forêt de Chaux, les cervidés consomment des plantes herbacées, des ronces, mais aussi des jeunes pousses de chênes et de hêtres...; leur concentration excessive compromet la biodiversité de la flore forestière jusqu'à la disparition des  essences les plus intéressantes commercialement ; d'où la mise en place de grillages pour protéger les plants élevés en pépinières.
     En 2008, l'ONF considérait la réintroduction du cerf comme une erreur et souhaitait réduire le nombre de cervidés (les grillages coutent cher, environ 15 000 € pour une parcelle de 10 ha) ; la forêt de Chaux abritait alors selon la préfecture 450 têtes et celle-ci confirmait l'autorisation d'en abattre 225 ; les chasseurs et les amoureux de la nature s'opposèrent à cette décision...; un débat toujours difficile et d'actualité...
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         Sympathique coupure aux environs de midi, avec repas tiré du sac en compagnie de Louis notre guide de la matinée et de Bernard qui nous guidera dans l'après-midi sur les pas des charbonniers de la forêt de Chaux et nous fera visiter les " baraques du 14".

Le groupe bien installé au soleil et à l'abri de la "bise" pour ce moment très convivial.

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         Notre guide de l'après midi, Bernard Girardet (de l'Association des villages de la forêt de Chaux), nous donnera de précieux renseignements sur la vie des habitants de cette vaste forêt. Louis ne nous quittera que peu de temps et continuera à nous parler de sols et de sylviculture.


Les "baraques du 14"

        Aux environs de 1830, 450 à 600 bûcheron-charbonniers vivaient dans une quinzaine de hameaux, construits et organisés dans des clairières au sein de la forêt de Chaux ; seul vestige de ces hameaux de bûcherons-charbonniers, celui du 14ème triage : quatre habitations, deux fours à pain, un rucher, un puits...; la plus ancienne maison date de 1537 et la dernière habitante y vivait encore dans les années 1960 ; l'ensemble est, depuis 1990, un écomusée.

Une nouvelle maison est en reconstruction ; seuls les colombages sont en place.

La plus ancienne maison : 1537.

                  Treize personnes, dont dix enfants vivaient dans cette modeste demeure au sol battu au début du XXème siècle.

Habitation la plus ancienne, datant de 1537 (datation des pans de bois) :
remplissage du mur dit "à mottes" et à "enroulements" volontairement laissé apparent.

          C'est dans cette maison qu'aurait vécu Marie Bon Pain, selon le roman de Bernard Clavel.

Toit en bardeaux de chêne (renouvelé en 1994)

Habitat rudimentaire avec sol en terre battue, habité jusqu'en 1970.

La maison dédiée à l'histoire de la verrerie.

           Au XIIème siècle, Theophilus Presbyter, Théophile le moine, dans "Schedula diversarum artium" (Traité des arts divers), décrit la fabrication du verre : "...en prenant une partie de sable de rivière soigneusement purgé de pierre et de terre, auquel on ajoute deux parties de cendre de hêtre bien mélangés dans un lieu propre..." ; les verriers avaient sur place, en quantité "inépuisable" ce dont ils avaient besoin.
         C'est ainsi que nichée depuis le Moyen-âge (1195, attestée en 1295) en plein cœur de la Forêt de Chaux, la verrerie de La Vieille-Loye fut la plus ancienne verrerie fixe de Franche-Comté, voire de France.
           C'est au sein de cette verrerie que le "clavelin"vit le jour, spécialement conçu pour contenir le vin jaune, bouteille atypique de par sa forme et sa contenance de 62 cl, quantité restante d'un litre du fameux vin après 6 ans et 3 ans sans ouillage ni soutirage, les 38 cl évaporés étant la part des anges ; le nom vient de la famille Clavelin, viticulteur des environs de Château-Chalon qui en avait fait commande à la verrerie au XVIIIème siècle.

           La verrerie de la Vieille-Loye fut la dernière verrerie de France à fonctionner au bois; elle fermera  en 1931.

Bernard et Denis en grande discussion devant des "bousillages".

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        * Petite parenthèse sur le "bousillage" : si pour la majorité de nos contemporains, le terme bousillage désigne plutôt une destruction, chez les verriers à partir du XIXème siècle il désignait la création de verreries travaillées sur le temps libre du verrier ou pour se "faire la main" en début de journée de travail ; le terme désigne à la fois l’objet et l’action ; c'est l'occasion pour le verrier de faire preuve d'un maximum d'imagination,  la pièce fabriquée différant de la production habituelle de l’établissement dans lequel il est employé.
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Les charbonniers de la forêt de Chaux.

        La maîtrise du pouvoir calorifique du bois * a eu une grande importance dans l'aventure humaine ; le pouvoir calorique du bois est insuffisant pour les forges, les bas et hauts fourneaux ; le charbon de bois chauffe bien plus que le bois, car l'énergie est essentiellement produite dans les pores du charbon au lieu d'être dispersée dans de longues flammes ; il est possible d'augmenter la puissance en "ventant" le feu ; sans le charbon de bois, l'homme ne serait probablement pas sorti de l'âge de pierre...
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       * Le bois est constitué pour 90 % de sa matière sèche, de cellulose, d'hémicelluloses qui sont des hydrates de carbone et de lignine, molécule polyphénolique à haut pouvoir calorifique ; ces molécules sont fabriquées par l'arbre grâce au processus bioénergétique de la photosynthèse lui permettant de synthétiser de la matière organique (matière carbonée) à partir du gaz carbonique de l'air (CO2 ) de l'eau ( H2O ) grâce à la chlorophylle contenue dans les chloroplastes que contiennent les cellules des feuilles ; pour produire 1 kg de bois un arbre filtre environ 4 000 m3 d'air.
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      Le charbon de bois est un résidu formé de carbone presque pur (90 %), résultant du contrôle de la combustion partielle du bois dans un milieu pauvre en oxygène (= pyrolyse).
       Un chemin partant des "baraques du 14" permet d'atteindre un chantier de carbonisation. 

Le groupe sous la houlette de Bernard, au chantier de carbonisation.

         Le charbon de bois était fabriqué pratiquement toute l'année sauf pendant l'hiver ; le bois utilisé était du charme, du hêtre, les résineux ne convenant pas ; une meule était édifiée sur une aire appelée faulde ; les "charbonnettes", de 3-8 cm de diamètre, coupées en 66 cm de long, étaient,autour d'une cheminée centrale, dressées, légèrement inclinées, disposées en couches successives, afin de former une meule de plus de 20-30 stères de bois, voire plus.

Cheminée centrale et quelques "charbonnettes" dressées pour démonstration.

        La meule, hémisphérique, d’une hauteur de 1,50 à 2 m, était paillée (recouverte de feuilles mortes afin d'empêcher la terre de pénétrer),  puis recouverte de terre mélangée à du poussier des meules précédentes ; quelques ouvertures étaient aménagées à la base pour contrôler la pyrolyse, combustion lente et sans flamme. Des braises déversées au centre embrasaient la meule ; ensuite une longue surveillance de quatre-cinq jours et trois-quatre nuits était nécessaire.
       Après une bonne semaine de refroidissement, le défournement pouvait être pratiqué.
       Le rendement était de 70 kg  de charbon de bois de belle qualité pour 1 m3 de bois. 
       Le charbonnier amené à se déplacer plus ou moins loin de son habitat, logeait alors dans des petites cabanes sur le lieu de travail, les baccus, afin d'être sur place pour surveiller les meules ; l'épouse ou les enfants venaient leur apporter les repas.

      Une "société secrète", les "Bons cousins charbonniers", "franc-maçonnerie du Bois et de la Forêt" rassemblait ses membres en "ventes" ; la fondation remonterait à saint Thiébaud, évêque du XIème siècle qui aurait évangélisé les populations jurassiennes ; à la fin du XVIIIème siècle, les "Bons cousins charbonniers" deviennent une société d'entraide. Elle fut interdite par le préfet du Jura en 1850, mais perdurera jusqu'au début du XXème siècle.

     Au milieu du XIXème siècle, l'arrivée massive de la houille, annonçât la disparition progressive des charbonniers...
      Durant la seconde guerre mondiale, on eut recours à des véhicules à gazogènes utilisant du charbon de bois fabriqué dans des fours métalliques, comme les fours Magnein inventés en 1928 ; les derniers charbonniers ne tarderont pas à quitter la forêt.

Four Magnein.


Révolte, croyances et légendes en forêt de Chaux

La "Révolte des Demoiselles" :
           
           Sous le régime des comtes de Bourgogne les habitants de la forêt et des villages possédaient certains droits, entre autres celui de prendre des bois vifs pour leurs habitats, des bois morts pour leur affouage ; ces droits sont supprimés en 1724 sous Louis XV, ce qui est considéré comme intolérable par les maîtres des forges ; en 1731, petit assouplissement : les habitants sont alors autorisés à prendre, seulement pendant l'hiver, du bois mort, sec, gisant au sol pour leur chauffage.
          En février 1765, éclate la "Révolte de Demoiselles", environ deux cents hommes, dont certains déguisés en femmes, le visage noirci à la suie, attaquent les gardes forestiers ; la révolte est matée par le pouvoir royal, mais en 1766, les populations obtiennent cependant de pouvoir, en plus de ramasser du bois mort, de faire des fagots de bois vif.
         Le droit d'affouage fut à nouveau supprimé en 1837, et en 1964 le Ministère de l'Agriculture déclara en extinction totale les droits des usagers en Forêt de Chaux


Le chêne à Vierge

          Les Celtes considéraient les chênes de la forêt de Chaux comme les piliers d’un temple où ils invoquaient leur déesse mère. Les chrétiens ont assimilé cette croyance en incorporant dans ces arbres des statuettes de la Vierge. Six chênes "sacrés" sont encore visibles ; la vierge du "chêne à la vierge" aurait été placée en 1993 ; une première loupe (tumeur) a été enlevée par les forestiers pour que la vierge soit plus visible, mais une seconde s'est développée au même endroit.

Le chêne à Vierge au niveau de la 2ème colonne.

La loupe qui obstrue bientôt la cavité où est incorporée la Vierge.

     L'arbre à vœux

Si nous allions faire un tour à l'arbre à vœux...?

               L'arbre à vœux est un autre chêne particulier : chacun peut venir déposer un petit mot dans le rhytidome (l'écorce) de ce beau chêne, vieux de 250 ans environ, un des rares arbres à vœux de France et probablement le seul chêne. 
              Ce bel arbre, à l'allure respectable, puissante liaison entre la terre et le ciel, incite à lui faire jouer le rôle de puissant médiateur communiquant par ses hautes branches avec les esprits de l'air, et par ses profondes racines avec ceux de la terre.

Le chêne à vœux de 250 ans.

          Il peut ainsi intercéder en votre faveur auprès des puissance supérieures et faire en sorte que vos souhaits les plus secrets se réalisent...; mais attention toute lecture de vœu peut annuler celui-ci...; plusieurs centaines de petits mots sont confiés à ce chêne.
 
Plusieurs centaines de secrets sont confiés à son écorce.


Bibliographie sommaire :

    * Tensions, oppositions, hésitations et contradictions dans les forêts feuillus comtoises au 18ème siècle  ( G. PLAISANCE, Ingénieur Principal des Eaux et Forêts. Revue Forestière n°6, juin 1963).

    * Comment réduire l'impact de l'exploitation forestière et des travaux mécanisés sur le réseau hydrographique (ONF étude Life A).

   * Instruction sur les bois de Marine et autres ( Tellès d'Acosta - 1782 )

   * Restauration des ruisseaux temporaires rectifiés, affluents de la Clauge... (ONF)

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         Une journée très agréable, très enrichissante dans divers domaines ; merci à Denis, organisateur de celle-ci,  à Louis et Bernard pour toutes les informations qu'ils nous ont transmises de façon très conviviale sur la forêt de Chaux, l'histoire de sa gestion et des difficultés rencontrées, de la vie difficile de ses habitants au cours des siècles.

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