Vous ouvrez l'armoire de votre Grand' Père, vous trouvez un petit guide concis qu'il avait dû garder précieusement et tout à votre émotion, vous décidez quand l'automne s'annonce, sans grandes connaissances, de parcourir les bois à la recherche de quelques champignons comestibles...Attention danger ! Un ancien guide peut se révéler un piège mortel...
Exemple avec le "Guide de l'amateur de Champignons" version 1936 :
Pour citer le spécimen publicitaire de ce "Guide de l'amateur de Champignons", celui-ci est un "petit fascicule, facile à mettre en poche" et qui "s'adresse exclusivement aux gourmets amateurs de champignons. Aucune classification scientifique. S'il a fallu employer les noms latins, c'est que les noms vulgaires des champignons varient à l'infini selon les localités. Ils sont classés par couleur : blancs, verts, rouges, bistres, ce qui permet de trouver instantanément le spécimen à comparer..."
Un guide qui semble parfait de prime abord :
- la préface d'André Pierre Jules Maublanc, un des grands
mycologues français de la première moitié du XXème siècle, professeur à
l'Institut national agronomique, qui fût président de la Société mycologique de
France en 1942, puis de la Société botanique de France en 1945.
- F. Porchet a illustré avec J. Boully et A. Bertaux les " Champignons de France" d' A. Maublanc ;
Ce petit fascicule, dit "grand public" très bien conçu à l'époque de sa
conception en 1936, était digne de confiance, mais depuis cette époque
les connaissances ont évolué, et particulièrement dans le domaine de la
mycologie, au niveau de la classification des champignons (ils étaient encore classés au sein du règne des plantes à cette date), au niveau de
la comestibilité de diverses espèces...
Un tel fascicule ancien peut donc se révéler dangereux pour le mycologue novice :
Même réserve en ce qui concerne les lames d'Amanita phalloides. |
Russula emetica est considérée actuellement comme faiblement toxique et Russula lepida, classée comestible sans intérêt, tout comme Boletus versicolor (aujourd'hui Horiboletus rubellus). |
Ce guide
dont la première édition date de 1936 a connu une seconde édition revue et
corrigée qui est sortie en 1956. Une belle vitalité...
Ce qui peut aussi surprendre, en plus du manque d'éléments pour bien déterminer les espèces (le dessin est toujours insuffisant), c'est aussi la façon d'appréhender le risque, la notion de vénéneux, entre cette époque et la nôtre...; ainsi le Bolet Satan est seulement indigeste, la Russule émétique juste non comestible (elle est en effet âcre), alors qu'elle provoque des vomissements. Pas de précision sur le risque de consommer certaines espèces crues ou mal cuites. La prudence est davantage mise en avant aujourd'hui.
Tous les ans de nombreuses intoxications graves, certaines mortelles se produisent suite à la consommation de champignons.
Ce qui peut aussi surprendre, en plus du manque d'éléments pour bien déterminer les espèces (le dessin est toujours insuffisant), c'est aussi la façon d'appréhender le risque, la notion de vénéneux, entre cette époque et la nôtre...; ainsi le Bolet Satan est seulement indigeste, la Russule émétique juste non comestible (elle est en effet âcre), alors qu'elle provoque des vomissements. Pas de précision sur le risque de consommer certaines espèces crues ou mal cuites. La prudence est davantage mise en avant aujourd'hui.
Pour limiter les risque d'intoxication :
Tous les ans de nombreuses intoxications graves, certaines mortelles se produisent suite à la consommation de champignons.
Ces intoxications sont la conséquence, dans la majorité des cas, d’une confusion avec d’autres champignons comestibles, d’où l’importance de rester vigilant que l’on soit connaisseur ou que l’on pratique la cueillette ponctuellement (ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles).
Les conséquences sur la santé de ce type d’intoxications sont graves (troubles digestifs sévères, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe...), voire mortelles. La plupart d’entre elles conduit à une hospitalisation, souvent en réanimation.
Texte : G.P.
Bravo Gilles un bel article très intéressant
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